Un exemple de conception bioclimatique parfaite

Voyageons un peu et partons vers le Nord… Très au Nord. Allez tiens, jusqu’au Groenland 🙂 Et découvrons une conception bioclimatique parfaite, mais un peu spéciale….

Il existe là-bas un habitat que vous connaissez bien et qui vous fait sourire rien qu’à y penser….

Vous le voyez ? Ce petit bout de neige tout en rondeur ? Avec la peau de phoque à sécher à l’entrée ?

Oui je parle bien de l’igloo 🙂

l'igloo : une conception bioclimatique parfaite

Conception bioclimatique : Tout le monde s’extasie devant cette perfection 🙂

Avez-vous déjà tenté l’expérience de la construction d’un igloo ? Je vous le conseille, car vous allez voir que ce n’est pas simple, vraiment pas simple….

Et pourtant c’est diablement efficace !

Je ne vous garanti pas le confort 3 étoiles. Ni même une construction réglementaire.  Mais quand même, par des températures frôlant régulièrement les -50°C, je vous met au défi de faire mieux sans ajouter un soupçons de polystyrène, de chauffage, de ventilation ou autre produit industrialisé comme on sais en faire par ici….

Car les Inuits ont su concevoir (sans ordinateurs s’il vous plait) des habitats confortables avec le peu qu’ils avaient sous la main : de la neige. Faut le faire quand même 😉

Et quand on est sensible à la conception énergétique, on ne peut que verser une larme. Regardez plutôt :

La forme de l’igloo

La demi-sphère est la forme idéale pour 2 raisons : elle offre un minimum de contact face au vent froid (donc peu de pertes par convection) et elle offre une surface déperditive minimale. En fouillant dans vos cours de géométrie de collège, vous pourrez vérifier qu’il s’agit de la forme la plus compacte possible. Ca ne s’invente pas 😉 zéro pertes !

Une porte d’entrée ingénieuse

La porte d’entrée de l’igloo est en fait un tunnel. L’astuce est de creuser ce tunnel plus bas que la surface intérieure de l’igloo. L’air compris dans ce tunnel est donc piégé (imaginez un tube en V rempli d’eau, c’est pareil). L’air chaud à l’intérieur de l’espace de vie ne peut donc pas s’échapper ! Zéro pertes !

Une ventilation au plus juste

Un petit orifice est pratiqué dans la paroi de l’igloo pour assurer un renouvellement d’air. Mais tout est fait pour que les calories de l’air renouvelé soient compensées par les apports internes (Inuits, cuisine…). Donc zéro pertes thermiques !

Des finitions intérieures pratiques

L’intérieur de l’igloo est fait de neige parfaitement lissée. Ainsi lorsqu’elle fond, elle coule le long de la paroi et se resolidifie rapidement, tout en redonnant ses calories à l’air ambiant. Zéro pertes !

quelles performances me direz-vous ?

Par -30°C, l’intérieur de cet habitat extraordinaire reste à +20°C. Le tout sans chauffage :-). Alors oui, là le bioclimatisme, ça marche, mais encore faut-il bien s’en servir. Sommes-nous capable de faire mieux de nos jours, avec nos matériaux haute performance et nos systèmes à haut rendement ? Si vous me dites-oui, merci de laisser votre contact, ça m’intéresse énormément 🙂

 

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1 réflexion sur « Un exemple de conception bioclimatique parfaite »

  1. Camille

    Bonjour,
    J’ai un DUT Génie thermique et j’aurais quelques questions sur la réalité d’un confort miracle dans l’igloo.
    Dans mon raisonnement, je part d’une première hypothèse (qui me semble juste : à débattre) c’est qu’il faudrait conserver une température du côté intérieur de la paroi à 0°C pour ne pas que la glace ne fonde trop vite. Il faut dès lors s’imaginer que même si la température au centre de l’igloo est de 20°C, l’échange de chaleur par rayonnement entre le corps et toute la paroi (sur 360°) se fait ressentir. C’est selon moi le même principe que lorsque que l’on se trouve dans un espace chauffé à proximité d’une vitre simple vitrage ou d’une porte en acier donnant sur l’extérieur (ex : les vieilles issues de secours) où les échanges par rayonnement se font très nettement ressentir.
    Deuxièmement, cette température intérieure de paroi de 0°C a pour conséquence que le gradient de température encaissé par l’air à proximité des parois est de 20°C (ou K), ce qui est énorme : si on observe la variation de température de l’air depuis la paroi on constate que seuls quelques centimètres d’air font la transition entre 0°C et 20°C. Connaissant la résistance thermique de l’air LIBRE dans une pièce on comprend vite que les échanges de chaleur, principalement par convection vont être très important. Toute cette explication compliquée pour conclure que cet igloo me semple très énergivore !
    Par contre si on rejette ma première hypothèse et que l’on fait totalement confiance à la résistance thermique du mur de glace (il en faudra une certaine épaisseur, mais cela se calcul), il va se passer le même phénomène qu’avec un mur isolé de façon classique ( par exemple Rparoi = 5 ou même 10 m²K/W pour limiter les besoins en chauffage) :
    – Température extérieure : -50°C
    -Température de paroi extérieure : – 45°C (convection modérée mais augmentée par le vent !)
    – Température de paroi intérieure : 18°C (convection maîtrisée, ressenti : confortable)
    -Température intérieure : 20°C
    Voila ce que mes cours me permettent d’affirmer, reste à espérer que la glace ne fonde pas à 18°C !
    Je reste ouvert à toute contre-expertise constructive sur ce raisonnement.

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